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Сентябрь
2025

Eric Bleines : "Les marchés perçoivent l’instabilité française comme un véritable facteur de risque"

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Pour Eric Bleines, directeur général adjoint de Swiss Life Gestion Privée et gérant de fonds, la période invite à la prudence sur les actions européennes. La diversification doit plus que jamais être de mise.

L'Express : Comment les marchés réagissent-ils à la crise politique française ?

Eric Bleines : Depuis le 25 août, date à laquelle François Bayrou avait annoncé vouloir soumettre son projet de budget à un vote de confiance, l’indice des grandes valeurs françaises, le CAC40, a reculé de 3,45 %, tandis que l’indice de la zone euro a perdu 3,14 %. Les plus pénalisées ont été les petites capitalisations : le CAC Mid & Small a chuté de presque 7 %.

Côté obligataire, la situation n’est guère plus rassurante : le rendement de l’OAT (obligation assimilable du Trésor) à dix ans atteint désormais 3,50 %, soit le même niveau que l’Italie. Cela illustre le fait que les marchés perçoivent l’instabilité française comme un véritable facteur de risque. On ne peut pas encore parler de crise, mais plutôt d’une dégradation de la situation. En cas de nouvelle dissolution, la prime de risque française pourrait encore grimper et le coût de financement de l’État dépasser celui de l’Italie. Or, quand les marchés obligataires se tendent fortement, cela finit toujours par peser sur les actions.

L'indice français est en décrochage vis-à-vis de son homologue européen.

Quels sont les secteurs les plus sensibles à ce risque politique ?

En premier lieu, les banques et les assureurs, très exposés aux obligations d’État car ils en détiennent beaucoup. BNP Paribas a ainsi perdu 7 % et Axa 6,40 %. Viennent ensuite les infrastructures, directement concernées par une possible hausse de fiscalité : Vinci a chuté de 10,20 % et Eiffage de 13,94 %. Enfin, les petites entreprises domestiques sont également fragilisées, car elles dépendent davantage de la conjoncture locale.

Comment aménager son portefeuille dans ce contexte ?

La correction généralisée des petites entreprises paraît excessive, car certaines, comme ID Logistics, réalisent une grande partie de leur activité à l’international. L’idée est de se délester des sociétés les plus sensibles aux décisions politiques et de renforcer celles qui le sont moins. Nous nous tenons par exemple à l’écart des sociétés dans le domaine des titres-restaurant, dont la réforme devait être votée en décembre mais qui sera sûrement reportée et peut-être moins favorable.

Il peut être aussi opportun de se positionner sur de grands groupes injustement sanctionnés, à l’image de Bouygues, dont les fondamentaux restent solides. Cela dit, la prudence s’impose : nous privilégions plusieurs petites prises de position plutôt que de fortes convictions, compte tenu de l’incertitude ambiante.

Avez-vous réduit la part de la France dans vos allocations ?

Oui, car la France accumule du retard, ce qui se reflète dans la sous-performance du CAC40 par rapport aux autres indices européens. Nous réduisons aussi notre exposition à la zone euro, qui pâtira de la situation par contagion. Les marchés américains conservent du potentiel à moyen terme, notamment grâce au cycle de baisse des taux d’intérêt que va entamer la Réserve fédérale (Fed). Pour autant, leurs valorisations sont déjà tendues. Depuis l’annonce de la guerre commerciale lors du Liberation Day, le S & P 500 a bondi de 34 % : une hausse impressionnante, mais qui rend plausible une phase de consolidation à court terme.

Nous préférons donc nous diversifier vers d’autres zones, en particulier les émergents comme l’Inde et la Chine. Nous avions déjà pris des profits sur l’Europe avant l’été pour les réallouer vers ces marchés et nous allons poursuivre dans cette voie.

Quels sont les secteurs que vous privilégiez ?

Nous continuons d’apprécier la technologie, surtout aux États-Unis (Microsoft, Alphabet), et investissons dans les acteurs liés aux data centers, comme Schneider Electric ou ASML en Europe. Nous restons également exposés à la pharmacie (AstraZeneca, Novartis, Novo Nordisk) et à l’aéronautique (Airbus, Safran). Nous jouons aussi la dynamique autour de l’énergie bas carbone et de l’efficacité énergétique, via des titres comme Air Liquide ou Technip. Nous nous sommes repositionnés sur les valeurs financières (Commerzbank), portées par une vague de consolidation, et restons attentifs à la thématique défense et sécurité, qui bénéficie de budgets militaires en forte hausse à l’échelle mondiale.















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