En l'absence du marché, un samedi matin pas comme les autres à Issoire (Puy-de-Dôme)
Quel que soit l'endroit par lequel vous entriez ce samedi matin dans le centre-ville d'Issoire, le même constat frappant : le silence. La place de La Montagne, déserte, celle de la République, idem, la rue de la Berbiziale, aussi.Avec le soleil, seuls quelques notes de musique s'échappent des fenêtres ouvertes de certains appartements. Mais dans les rues, personne ou presque. "Tous ceux de l'extérieur ne viennent pas donc on a juste les Issoiriens qui viennent prendre leur pain", note Viviane, de "La fournée des Dômes", en haut de la rue Berbiziale. "Beaucoup sont avec des gants et des masques, et respectent les consignes", constate-t-elle.
Des clients disciplinés, qui sortent au compte-gouttesContrairement au début de la semaine, la discipline est désormais de mise. Devant tous les commerces, les gens attendent à l'extérieur, et seules une ou deux personnes sont autorisées à rentrer. Quand les gens se croisent dans les rues, ils ont le réflexe de se décaler contre le mur pour s'éloigner de la personne qui arrive en face.
Sur la place de la République, Carolina, 75 ans, et Olivia, 62 ans, masque sur le visage, devisent. Elles comprennent que le marché ait été annulé, "parce qu'il y a beaucoup de monde et que ça se croise beaucoup", mais n'arrivent pas à se faire au confinement. "Moi, il faut que je sorte parce que sinon, ma tension monte en flèche", justifie Carolina. "On est vraiment tristes de ne pas pouvoir sortir, alors on reste juste un petit moment dehors", assure pour sa part Olivia.
Certains commerçants auraient voulu un petit marchéA quelques mètres de là, dans la boucherie Vidal, au coin de la place, les clients sont là. Au compte-gouttes, mais au rendez-vous.
"On n'a pas l'impression d'être un samedi. On est loin de l'affluence habituelle mais on travaille quand même"
Son mari, Jérôme, déplore que le marché n'ait pas lieu, juste avec l'alimentaire."On aurait mis les stands que d'un côté avec un sens unique, cela aurait pu fonctionner", propose-t-il. Peut-être une solution pour les semaines à venir si, comme on peut le craindre, la situation perdure. Ce qui ne sera pas sans poser quelques soucis pour certains habitants du centre-ville.
Car le boucher l'assure, dans un sourire, "on n'a jamais vu les gens autant promener leurs chiens. Ils vont finir par faire de l'arthrose, les pauvres".
Dans la semaine, le couple a même vu un cycliste tourner pendant plus d'une heure et demi autour de la place de la République, prenant au mot le fait de ne pas sortir à plus de 500 m de chez soi. Certes, mais il est aussi dit que la sortie ne doit pas faire plus d'un ou deux km...
Ambiance digne d'un jour ferié plutôt que d'un samediQuelques clients sont venus chercher leur pain ou leur viande dans la rue de la BerbizialeEn ce samedi matin, les sportifs ne sont pas au rendez-vous. A peine croise-t-on un joggeur. Sur les boulevards, quelques clients entrent notamment dans la supérette Spar ou à la Maison de la presse du boulevard de la Manlière pour prendre le journal, un ticket à gratter, ou un paquet de cigarettes. "C'est un samedi bien tristounet. Et encore, on a le soleil", remarque Marion Natovova. La patronne des lieux a décidé en début de semaine de n'ouvrir que le matin. Mais elle se réserve le droit d'offrir de nouveau une plage l'après-midi, pour les moins matinaux.
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Il est bientôt midi, calme plat en centre-ville. On se croirait un jour ferié. Une patrouille de gendarmerie circule pour veiller à ce que tout le monde respecte le confinement. En centre-ville, cela semble être le cas. Un peu moins dans les supermarchés ou hypermarchés en périphérie, où les parkings étaient bien remplis ce samedi matin.
Maxime Escot