Comment les membres de Creuse Oxygène s'entraînent-ils durant le confinement ?
« Tous les compteurs sont au rouge ! ». Le cri du cœur d’Alain Menut est partagé par l’ensemble des sportifs professionnels qui consacrent leur vie à leur discipline.Tout comme une bonne partie du pays, le sport est à l’arrêt et les compétitions sont annulées ou reportées jusqu’à nouvel ordre. À titre d’exemple, les épreuves de VTT sont toutes supprimées jusqu’à mi-mai.
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Mais alors quid des entraînements ? La réponse est claire pour le dirigeant de Creuse Oxygène. « Nous, c’est simple : c’est stop pour tout. Depuis ce début de semaine il n’y a donc plus d’entraînements sur route, plus d’entraînements dans les bois. Je comprends les pouvoirs publics : il y a des risques dans nos sports donc ça limite les accidents pour ne pas encombrer les lits qui pourraient être nécessaires aux malades. » Utiliser un vélo autrement que pour se rendre à son travail est également interdit, de quoi revoir quelque peu le mode de vie de ces athlètes de haut niveau.
Du home-trainer au renforcement musculaireL’occasion de s’exercer au home-trainer, permettant de se dégourdir les jambes mais pas toujours très apprécié par les sportifs. « C’est impossible de ressentir les mêmes sensations sur home-trainer. Je ne suis pas vraiment fan des entraînements connectés mais bon il faut faire avec », confie David Menut, 23e des derniers championnats du monde de cyclo-cross. Pour ce coureur expérimenté, cette coupure apparaît comme un véritable frein à sa saison, lui qui revenait tout juste d’une pause.
« Sportivement, c’est vrai que ça tombe mal comme pour tout. Surtout que je sors d’une coupure de trois semaines suite à une longue saison de cyclo-cross. Je m’y suis remis il y a deux semaines mais là, c’est de nouveau le vélo au garage donc oui, c’est un début de saison compliqué. »
Course à pied et renforcement musculaire rythment aujourd’hui le quotidien de David Menut, très heureux de vivre à la campagne durant cette période de confinement.
Une routine qui pourrait vite s’avérer lassante si elle est amenée à devenir la norme. « C’est vrai que la motivation n’est pas vraiment là car on ne sait pas combien de temps ça va durer. On ne sait pas trop sur quoi s’orienter. C’est vraiment au jour le jour. Au final, c’est plus du repos car les semaines sont vraiment très légères en termes d’horaires de sport. On espère tous que des jours meilleurs vont arriver. »Des jours meilleurs devant aller de concert avec un calendrier aménagé pour tenter de replacer les dates reportées. Un casse-tête en perspective selon Alain Menut.
« Il va sans doute falloir faire des choix dans le calendrier pour ne pas avoir deux épreuves sur le même week-end. De plus, quand ça va repartir, on va être obligé de modifier la distance sur route car le module de préparation est complètement faussé. »
L’été et l’automne s’annoncent donc animés pour les amateurs de vélo qui ne savent pas combien de temps ils vont devoir ronger leur frein.
Alix Vermande