Crash du Rio-Paris : le parquet demande la relaxe pour Airbus et Air France, les familles choquées
Mercredi 7 décembre, le parquet a demandé la relaxe pour Airbus et Air France dans le procès du crash Rio-Paris. Une décision incompréhensible pour les familles.
« Je ne peux pas parler, je suis en état de choc. Les familles ont été humiliées » Pour Philippe Linguet, président de l’association Entraides et Solidarité AF447 c’est la douche froide. Ce mercredi 7 décembre, au procès du crash, le parquet a requis la relaxe pour Airbus et Air France.
Après le chagrin consécutif à la perte de son frère Pascal qui habitait à l’époque à Rilhac-Rancon en Haute-Vienne, c’est la sidération pour Philippe Linguet.
« Les passagers sont morts une seconde fois »« On a senti rapidement que le vent commençait à mal tourner au fur et à mesure des déclarations », déclare Philippe Linguet. Il a senti sa gorge se nouer jusqu’à l’annonce des réquisitions. Le parquet a estimé qu’il n’y avait eu aucun « manquement », ni « négligence » en « lien direct » avec la catastrophe.
Choqué, il a quitté la salle d’audience avec des familles membres de l’association avant la suspension de l’audience à midi. « Le parquet qui doit parler au nom du peuple, a été la voix des deux prévenus. Les 228 passagers sont morts une seconde fois », déplore ce dernier. Selon lui, « l’argumentation a été totalement à charge contre les pilotes par le biais d’arguments fallacieux et en utilisant des chiffres faux. Les avocats et les familles sont persuadés que des ordres ont été donnés de plus haut ».
Le jugement doit être mis en délibéré et sera rendu d’ici trois mois. Les familles, reconvoquées, devront à nouveau faire face. « En attendant, nous sommes la balle de ping-pong qui jongle entre les décisions depuis 13 ans. Le parquet avait demandé une relaxe il y a quatre ans, puis la condamnation d’Air France un an plus tard, et enfin un procès », regrette Philippe qui n’espère plus grand-chose de la part de la justice.
Emilie Montalban