Les 500.000 euros promis par Laurent Wauquiez à Montluçon juste avant les municipales ont-ils vraiment été versés ?
A quelques jours du second tour des municipales, en 2020, Laurent Wauquiez avait annoncé que la région apporterait 500.000 euros pour faciliter la création d’emplois à Montluçon. Deux ans et demi après, le compte n’y est pas.
C’était douze jours avant la réelection de Frédéric Laporte (LR) à la tête de la mairie de Montluçon, le 16 juin 2020. Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR), promettait, lors d’une visite à Montluçon, que la région était prête à mettre 500.000 euros dans l’achat d’un bâtiment pour permettre l’essor de la société Recyclea, qui vise la création de trois cents emplois grâce à un centre d’appel.
Deux ans et demi après, ce centre d’appel nommé Altimancea occupe de nouveaux locaux en tant que locataire à Montluçon, voit son effectif dépasser les cent salariés, et envisage toujours d’atteindre la création de trois cents postes, mais n’a pas profité du financement attendu de la région.
Au final une aide à la formationNon seulement les 500.000 euros promis pour l’achat d’un bâtiment ne sont jamais arrivés, mais la seconde promesse réalisée quelques mois plus tard, qui consistait à financer des formations pour la même somme, n’a aidé l’entreprise qu’à hauteur de 102.000 euros. « Et il s’agissait d’une aide régionale (le dispositif Cared, NDLR) que l’entreprise aurait pu solliciter et obtenir sans aucun coup de pouce », indique une source proche du dossier.
Ce que répond la régionContacté par La Montagne, le cabinet de Laurent Wauquiez souligne que « l’entreprise Recyclea, étant détenue en majorité par le groupe SCC (2.400 salariés, 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires), est considérée comme une « grande entreprise » au sens du droit européen. Ce qui limite et encadre strictement les capacités d’intervention de la région. » La région précise également que la « compétence immobilier relève des EPCI (l’intercommunalité, NDLR) », ce qui a obligé la région à « flécher l’aide régionale, de 500.000 euros, vers des crédits de formation pour accompagner l’entreprise ».
Guillaume Bellavoine