Manon Aubry et Marianne Maximi mettent le service public au cœur de la campagne européenne
La campagne de l’eurodéputée Manon Aubry n’a officiellement pas débuté. Mais depuis quelques semaines, elle sillonne la France avec un thème central : la défense du service public.
La salle n’était pas grande, ce vendredi soir au centre Jean-Richepin à Clermont, mais elle était pleine. Face au public, deux figures nationales de la gauche : la députée clermontoise Marianne Maximi (La France Insoumise) et la coprésidente du groupe de la gauche au parlement européen, Manon Aubry. Avec un thème central : la défense du service public.
Une austérité annoncée pour 2024"L’Europe a voté une mise en concurrence des transports, par exemple. C’est idiot. Si on doit prendre un train à 9 heures, on ne va pas choisir entre deux trains. Ce ne sont pas des yaourts. La France pourrait s’opposer à ces décisions européennes, comme l’Allemagne, mais elle les applique avec zèle", résume Manon Aubry.Défendre le service public français pourrait sembler un combat national, mais de nombreuses décisions se prennent à Strasbourg. Comme cette austérité budgétaire qui s’annonce pour 2024. "Selon des règles de 3 % de déficit qu’aucun économiste n’arrive à justifier."
Une salle plein au centre Jean-Richepin.Ce qui fait dire aux deux parlementaires que derrière l’effritement du service public se dresse une réelle volonté politique.
Pendant le Covid, Emmanuel Macron a avoué qu’il n’y avait pas eu assez d’investissement dans le service public. Et depuis, les mots se sont envolés. Ce n’est pas une fatalité d’abandonner.
Un échange avec La Montagne avant la réunion.Lutter contre l'indifférence plutôt que la financeComme ces "trois kilomètres de voies à restaurer qui permettrait de relancer le train pour le Mont-Dore, lance Marianne Maximi. Ça ne coûte que trois millions d’euros, mais personne ne veut payer. Le gouvernement désorganise de façon méthodique le service public. Quand on veut piquer son chien, on dit qu’il a la rage. Ça a un coût pour les Français. Et pas seulement financier. Les cliniques privées peuvent par exemple fermer leurs urgences quand elles le veulent."
Ce sont les plus pauvres qui en pâtissent les premiers, ajoute Manon Aubry. Le combat n’est pas contre la finance, mais contre l’indifférence. Dans l’isoloir, nous sommes tous aussi puissants que Bernard Arnault.
Simon Antony