L'ONU déclare officiellement la famine à Gaza, Israël dénonce un rapport "biaisé"
Alors que Benyamin Netanyahou a ordonné jeudi l’ouverture de négociations pour libérer "tous" les otages à Gaza, en réponse à une nouvelle proposition de trêve dans le territoire palestinien, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a menacé ce vendredi 22 août de détruire la ville de Gaza si le Hamas n’accepte pas la paix aux conditions de l'Etat hébreu. Une menace formulée le jour même où l'ONU a officiellement déclaré la famine à Gaza, après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état "catastrophique". "Il n'y a pas de famine à Gaza", a aussitôt répondu Israël, dénonçant un rapport "biaisé".
Les infos à retenir
⇒ L'ONU déclare la famine à Gaza, la première au Moyen-Orient
⇒ Israël affirme qu'"il n'y a pas de famine à Gaza"
⇒ Israël menace de détruire la ville de Gaza si le Hamas n’accepte pas la paix à ses conditions
L'ONU déclare la famine à Gaza, la première au Moyen-Orient
L'ONU a officiellement déclaré ce vendredi la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état "catastrophique". Après des mois de mise en garde contre une famine dans le territoire ravagé par la guerre, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme de l'ONU basé à Rome, a confirmé qu'une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza et qu'elle devrait s'étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah et Khan Younès d'ici fin septembre, pour toucher presque 641 000 personnes à cette date.
Pour l'IPC, une famine est en cours lors que trois éléments sont réunis : au moins 20 % des foyers (un sur cinq) doivent affronter un manque extrême de nourriture, au moins 30 % des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10 000 meurent de faim chaque jour.
Cette famine "aurait pu être évitée" sans "l'obstruction systématique d'Israël", a accusé le responsable de la coordination des affaires humanitaire des Nations unies, Tom Fletcher. "C'est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l'avait permis. Pourtant, la nourriture s'accumule aux frontières en raison de l'obstruction systématique d'Israël", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Genève, ajoutant que "cette famine va et doit nous hanter tous".
Le chef des droits humains des Nations unies, Volker Türk, a rappelé dans la foulée qu' "affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre". "Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité", a lancé pour sa part le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat, de la libération immédiate de tous les otages et d'un accès humanitaire total et sans entrave", a-t-il ajouté.
Israël rejette le rapport IPC et affirme qu'"il n'y a pas de famine à Gaza"
"Il n'y a pas de famine à Gaza", a affirmé vendredi Israël en rejetant catégoriquement le rapport international arrivant à la conclusion inverse, dépeignant cette étude comme partiale et reposant "sur les mensonges du Hamas" "L'IPC vient de publier un rapport fabriqué 'sur-mesure' pour la fausse campagne du Hamas", écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. Accusant l'IPC de s'être "détourné de ses propres règles et (d'avoir) ignoré ses propres critères", le communiqué ajoute que "l'ensemble du (rapport) est fondé sur les mensonges du Hamas blanchis par des organisations ayant des intérêts particuliers".
"Ces dernières semaines, la bande de Gaza a été inondée par un afflux massif d'aide en denrées de base ayant provoqué une forte baisse des prix alimentaires", ajoute le communiqué. Selon le ministère, "chaque prévision faite par l'IPC sur Gaza pendant la guerre (en cours depuis près de deux ans entre Israël et le Hamas) s'est révélée infondée et totalement fausse". "Cette évaluation aussi sera jetée à la poubelle des immondices des documents politiques méprisables", conclut-il.
Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés a lui aussi dénoncé le rapport IPC comme étant "mensonger et partial".
Israël menace de détruire la ville de Gaza si le Hamas n’accepte pas la paix à ses conditions
La ville de Gaza sera détruite si le Hamas n’accepte pas la paix aux conditions dictées par Israël, a menacé ce vendredi 22 août le ministre israélien de la Défense Israël Katz.
"Bientôt, les portes de l’enfer s’ouvriront sur les meurtriers et les violeurs du Hamas à Gaza, jusqu’à ce qu’ils acceptent les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, principalement la libération de tous les otages et le désarmement" du mouvement islamiste palestinien, écrit le ministre sur son compte X. "S’ils n’acceptent pas, Gaza, la capitale du Hamas, deviendra Rafah ou Beit Hanoun", a-t-il ajouté, faisant référence à deux villes de la bande de Gaza largement rasées par Israël dans la guerre qui l’oppose au Hamas depuis bientôt deux ans.