Polémique explosive autour du sondage Ifop sur l’islam en France
L’Ifop, célèbre institut de sondage français, défend sa rigueur historique face à un déferlement de critiques virulentes après la parution d’un sondage le 18 novembre sur le rapport des musulmans à l’islam et ses expressions politiques
Cette enquête choc évoque une radicalisation croissante chez les jeunes musulmans. Entre déni des faits et soupçons de manipulation, elle cristallise les fractures idéologiques de la société française.
Plaintes croisées et réactions en chaîne
L’Ifop, commandité par la revue Écran de veille, a révélé des chiffres étonnants : 57 % des musulmans de moins de 25 ans privilégient les règles islamiques aux lois françaises, et 21 % plébiscitent une application intégrale de la charia. Relayé en exclusivité par Le Figaro, le sondage a déclenché un tsunami médiatique et judiciaire. Dès sa publication, des figures de La France insoumise (LFI) ont sorti les griffes. Le député Paul Vannier a qualifié l’« “enquête” bidon d’IFLOP » d’« agenda islamophobe de l’extrême droite », tandis que Bastien Lachaud dénonçait une «bouillie» tordue pour flatter les penchants réactionnaires.
Cette « enquête » bidon d’IFLOP, destinée à servir l’agenda islamophobe de l’extrême droite est commandée par un organe de presse disposant d’experts et de consultants parmi lesquels la nouvelle égérie de « Libération », Nora Bussigny. https://t.co/PFAr3MbTmjpic.twitter.com/BGUfUZyQs9
— Paul Vannier (@PaulVannierFI) November 18, 2025
Jean-Luc Mélenchon fustige, lui, sur X un « sondeur OPIF» au service d’un agenda électoral.
L’institut n’a pas tardé à riposter et le directeur général Opinion du groupe Ifop Frédéric Dabi a annoncé le dépôt de plaintes déposées contre ces deux élus pour diffamation et mise en danger, après des campagnes en ligne ayant visé son directeur Frédéric Dabi. « Ils nous ont mis une cible dans le dos », s’est-il indigné sur BFM TV, rappelant que 80 % des questions remontent à 1989 et avaient été validées jadis par Le Monde.
Plaintes déposées après un sondage sur l'islam: Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe Ifop, dénonce des accusations "excessives" pic.twitter.com/I4YQkIusWs
— BFMTV (@BFMTV) November 24, 2025
François Kraus, son adjoint, souligne que le même échantillon avait servi pour une étude sur la « musulmanophobie » commandée par la Grande Mosquée de Paris, saluée par Le Média et Libération.
Sur X, les réactions fusent. Marion Maréchal, présidente d’Identité et Libertés, alerte : « 42 % des musulmans de France de moins de 25 ans ont de la sympathie pour les islamistes ! [...] la promesse d’une guerre jihadiste sur notre sol si l’aveuglement perdure ».
Le sondage IFOP nous apprend trois choses :
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) November 20, 2025
1. Il y a plus de musulmans en France.
2. 42% des jeunes musulmans ont de la sympathie pour des mouvances islamistes.
3. 142 000 musulmans ont de la sympathie pour le jihadisme.
Ces chiffres annoncent des lendemains sombres en matière… pic.twitter.com/aapYqofLnx
Les journalistes Nora Bussigny et Emmanuel Razavi, auteurs de Écran de veille, n’échappent pas à la vindicte. Ils ont porté plainte pour mise en danger contre le député Vannier, qui les a nommément visés, provoquant des menaces de mort. Nora Bussigny, placée sous protection en Suisse, compare : « Samuel Paty a été tué après des dénonciations calomnieuses en ligne ». Razavi renchérit : « C’est exactement ce qu’ils sont en train de faire, nous jeter en pâture ».
Ces deux pigistes, auditionnés en octobre sur les influences islamistes, avaient épinglé des liens entre LFI et des figures controversées, comme le soutien d’Aly Diouara à un prédicateur frériste ou les rencontres de Thomas Portes avec des relais des Frères musulmans. Quarante députés centristes saisissent le Parquet, invoquant l’article 40 : « Cibler des journalistes, c’est viser la démocratie », tweete Caroline Yadan.
Récemment, le député LFI @PaulVannierFI a publiquement accusé le journal Écran de veille de servir un “agenda islamophobe” et a diffusé une capture d’écran laissant apparaître l’adresse complète de la rédaction, visant directement deux de ses journalistes, @NoraBussigny et… pic.twitter.com/nUv5Ow2Rf9
— Caroline Yadan (@CarolineYADAN) November 24, 2025
Au-delà des invectives et des procédures, ce bras de fer révèle une fracture béante dans l’opinion en France et une exacerbation des tensions communautaires dans le pays.
