À la veille d'une rencontre cruciale entre Trump et Netanyahou, Tsahal étend son occupation à Gaza
Plus de deux ans après le début du conflit israélo-palestinien en octobre 2023, l’armée israélienne maintient une présence militaire importante dans la bande de Gaza, malgré un cessez-le-feu partiel et des accords négociés en 2025 visant à réduire les combats et poser les bases d’une sortie de crise.
Ce maintien de l’occupation s’inscrit dans une logique de contrôle sécuritaire prolongé, la stratégie israélienne incluant la création de zones sous contrôle militaire et la division de l’enclave en secteurs fragmentés par des corridors de sécurité, rendant les déplacements difficiles pour les civils et limitant l’accès à l’aide humanitaire.
Une deuxième phase en question
Sur le terrain, les conditions humanitaires restent catastrophiques, particulièrement avec l’arrivée de l’hiver. Un rapport du Washington Post souligne qu'environ 1,6 million de personnes, soit 75 % de la population, vivent en insécurité alimentaire aiguë, même si les conditions de famine extrême ont légèrement reculé grâce à l’aide internationale.
La médecine et l’infrastructure sanitaire sont gravement endommagées, et les tempêtes hivernales ont provoqué inondations, froid intense et plusieurs morts, y compris parmi des nourrissons, faute d’abris adéquats ou d’installations chauffées.
Cette situation dramatique survient à la veille d’une rencontre cruciale entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président américain Donald Trump prévue le 29 décembre en Floride, la cinquième entre les deux dirigeants depuis janvier 2025.
L’enjeu officiel affiché est de discuter de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, dans le cadre d’un plan appuyé par Washington qui prévoit théoriquement le retrait israélien, la démilitarisation et un rôle international pour superviser la transition.
Pour la population de Gaza, ces discussions se déroulent dans un contexte où, malgré les accords, la présence israélienne reste tangible sur le terrain, tandis que les contraintes d’accès à l’aide et les dommages aux infrastructures augmentent la souffrance des civils. L’hiver accentue les vulnérabilités : sans ressources suffisantes pour se chauffer ou reconstruire des habitations détruites, de nombreuses familles risquent des maladies liées au froid et à la malnutrition.
Les organisations humanitaires multiplient les appels à intensifier l’assistance, mais les livraisons restent en deçà des besoins critiques, et les perspectives d’un retrait réel ou d’un apaisement durable paraissent incertaines, rendant la rencontre de fin décembre d’autant plus attendue et potentiellement décisive.
