Primaire des gauches: Pierre Laurent (PCF) veut une primaire "à l'automne"
Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a protesté dimanche contre la volonté du PS d'imposer "sa règle du jeu" et son "timing" pour la primaire des gauches, estimant qu'elle devrait avoir lieu "à l'automne" et non en "décembre ou janvier" comme le préconise le PS.
"Il y a des gens à la direction du PS, dont (le premier secrétaire) Jean-Christophe Cambadélis, qui passent leur temps à nous dire, non pas: +il faut une primaire+, mais +il faut une primaire dont la règle du jeu soit fixée par le timing et ce que décidera éventuellement (le président de la République) François Hollande", a affirmé le sénateur communiste sur France Inter.
"Ca n'a pas de sens. Tous les gens qui veulent la primaire, c'est justement pour qu'on leur redonne la parole et qu'ils ne soient pas suspendus à la seule décision de François Hollande. Donc moi je dis: +il faut commencer tout de suite et il faut arrêter de tergiverser+", a-t-il poursuivi.
"Nous, on pense qu'il faut d'ici l'été des débats citoyens dans tout le pays. Il faut à partir de là écrire un socle politique partagé, pas un programme, un socle minimum qui garantirait une sorte de droit d'entrée dans la primaire, à la fois pour les électeurs et pour les candidats, et puis ensuite des déclarations de candidature et une primaire à l'automne", a-t-il exposé.
Le Premier secrétaire du PS a indiqué dimanche dans le Journal du dimanche que pour lui la primaire devait avoir lieu "à l'hiver prochain, en décembre ou janvier". Les initiateurs de l'appel "Notre primaire" penchent plutôt pour une organisation en novembre, en parallèle de la primaire de la droite.
Interrogé sur une participation de François Hollande à la primaire, M. Laurent a affirmé n'avoir "aucun problème" avec cela car il a "confiance dans le choix que feront les citoyens de gauche".
Mais "si la gauche va à l'élection présidentielle avec un représentant qui défend le bilan du quinquennat actuel, qui est rejeté par les électeurs de gauche (...) eh bien la gauche va être éliminée", a-t-il pronostiqué.
Interrogé sur le choix de son ancien partenaire au sein du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon de proposer sa candidature en solitaire, M. Laurent a admis que c'était un "problème".
Dans une interview à Libération à paraître lundi, M. Laurent a précisé ne pas exclure que le cofondateur du Parti de gauche se ravise. "Les mois qui viennent peuvent changer la donne si la primaire prend, et que les citoyens s?emparent des débats", a-t-il dit.
"En 2017, l?objectif d?une candidature de gauche n?est pas de refaire 10?% au premier tour, mais de construire un projet collectif, capable de gagner l?élection présidentielle face à la droite et à l?extrême droite. On ne peut pas aller à la présidentielle comme on irait à l?abattoir", a-t-il souligné.