L’hostilité des villes accélère l’évolution des espèces
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Comme le faucon pèlerin ou la buse à queue rousse, le merle a envahi les villes. Il n’est pas rare de le voir squatter balcons et jardins. Mais le merle de bitume est différent de son homologue d’il y a 200 ans. Il a un bec plus long, une voix plus haut perchée, et migre moins. Beaucoup de ces différences sont des traits d’adaptation au milieu urbain, comme le fait de chanter plus haut pour pouvoir se faire entendre au milieu des klaxons. Elles sont le résultat d’une évolution génétique de l’oiseau, depuis 200 ans.
Pendant longtemps, les biologistes ont pensé qu’il fallait des milliers d’années pour qu’une espèce évolue. Mais ils sont en train de se rendre compte que cette évolution peut aller beaucoup plus vite, et particulièrement dans les milieux hostiles, difficiles, où la sélection naturelle est plus rude, comme en ville.
Des graines de plus en plus lourdes
Le phénomène ne touche pas que les merles, constate Menno Schilthuizen, biologiste spécialiste de l’évolution, dans le New York Times. La souris à pattes blanches, qui peuple les parcs de New-York, est plus résistante aux métaux lourds, probablement parce que les sols de la mégapole américaine sont plein de plomb et de chrome. Certaines souris ont développé un système immunitaire plus performant, peut-être parce que les maladies se développent plus dans les endroits à forte densité humaine, postule un autre biologiste, Jason Munshi-South.
En France, des ... Lire la suite