La couverture médiatique d'un attentat terroriste à l’étranger, une affaire de PIB
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Samedi, au moins 80 personnes sont mortes dans un attentat à Kaboul. Il y a eu aussi plus de 230 blessés. Les victimes, de la minorité chiite hazara, manifestaient pacifiquement contre un projet de ligne à haute tension, au moment où une explosion a retenti. Une tragédie encore attribuable à Daech, qui a revendiqué l’attaque et persécute les Hazaras depuis qu’il s’est implanté dans le pays. Pourtant, l’attentat a été bien moins couvert par la presse française que la fusillade qui a fait neuf mort à Munich. Ou que l’attentat d’Orlando, aux Etats-Unis, qui a fait 50 morts. Kaboul, en fait, a été tout autant ignoré, ou peu couvert, que l’attentat de Bagdad, qui a fait plus de 200 morts, et fut pourtant l’attaque la plus meurtrière de toute l’histoire de Daech. Ou que l’attentat à Dacca, au Bangladesh.
On explique généralement ce «deux poids deux mesures», dans les écoles de journalisme, par la distance géographique et «affective» à un évènement. C’est ce qu’on appelle la «loi de proximité». On parle aussi de loi du «mort-kilomètre»: plus un attentat est loin, moins il est couvert. Mais voilà qu’une nouvelle étude montre un autre facteur, décisif, de cet intérêt à géométrie variable: le PIB, ou produit intérieur brut, qui mesure la valeur totale de production de richesses d'un pays. Les pauvres nous intéressent moins que les riches, démontre cette étude de Milo Beckman, journaliste po ... Lire la suite
