Jude Law en "jeune pape" machiavélique débarque sur Canal+
Et si le prochain pape était beau comme une invitation au blasphème, américain et extrêmement conservateur ? Tel est l'idée de départ du cinéaste Paolo Sorrentino pour sa toute première incursion à la télévision avec "The Young pope", où il fait le portrait d'un Machiavel au Vatican.
Créée en partenariat avec le groupe britannique Sky et la chaîne américaine HBO, la série (10 x 52 minutes) sera diffusée à partir de lundi sur Canal+. Elle a déjà été présentée dans plusieurs festivals dont Venise et sera diffusée dès vendredi en Italie.
"Pourquoi ne pas imaginer un pontife qui soit aux antipodes du pape François ? (...) Un homme attaché aux traditions et aux rites ancestraux de l'Eglise catholique. Un pape qui fermerait les portes au lieu de les ouvrir", s'est interrogé Paolo Sorrentino, avant d'imaginer le personnage de Lenny Belardo, connu sous le nom de Pie XIII.
Porté par l'acteur britannique Jude Law, ce jeune pape (47 ans) est un personnage torturé, hanté par l'abandon de ses parents et en questionnement permanent sur la foi. Il est aussi iconoclaste, fume et se nourrit quasi exclusivement de sodas à la cerise.
Cette révolution au Vatican bénéficie d'un casting de haut vol: autour de Jude Law, on retrouve Diane Keaton en "mère adoptive", puis secrétaire personnel du pape, au grand dam des cardinaux.
Les Françaises Ludivine Sagnier et Cécile de France complètent cette distribution et apportent une touche de glamour. La première joue l'épouse pieuse d'un garde suisse, la seconde la directrice de communication du Saint-Siège.
Enfin, le numéro deux du Vatican est joué par l'acteur italien Silvio Orlando (vu chez Nanni Moretti) qui s'efforce d'abord de manipuler son chef avant d'en perdre son latin.
Série à l'esthétique très léchée, "The Young pope" restitue le Saint-Siège dans le moindre détail et bénéficie d'une photographie d'une grande beauté.
On y retrouve le goût du faste cher à Paolo Sorrentino, qui a réalisé "La Grande Bellezza", portrait d'un mondain dans une Rome en déliquescence et Oscar du meilleur film étranger en 2014.
La série n'en reste pas moins une plongée déroutante dans les arcanes du Vatican.
Pour Canal+, c'est l'occasion d'approfondir les liens entre cinéma et série télévisée. "Il n'y a pas d'étude marketing pour les séries qu'on va faire, il y a une logique d'envie", a expliqué lundi à Paris le numéro 2 de la chaîne, Maxime Saada. La saison 2 est déjà en cours d'écriture, a indiqué Canal+.