Grèce: l'ombre du référendum de 2011 plane
Il y a quatre ans, déjà en pleine crise financière, la Grèce avait négocié un accord européen prévoyant notamment une réduction de 100 milliards de sa dette et de nouveaux prêts internationaux, en échange de nouvelles mesures d'austérité.
Quatre jours après cet accord, le premier ministre socialiste Georges Papandréou avait décidé à la surprise générale de soumettre ce plan au peuple. Les Grecs "veulent-ils l'adoption du nouvel accord ou le rejettent-ils ? Si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté", avait assuré le Premier ministre.
L'annonce de ce projet avait créé une crise politique en Grèce et des remous en Europe, la perspective d'un "non" menaçant de plonger la Grèce dans la faillite et de lui faire quitter la zone euro. Artisans du plan d'aide, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel avaient affirmé leur détermination à le faire appliquer.
Papandréou avait été désavoué au sein même de ses troupes, plusieurs ministres se prononçant contre le référendum tandis que des figures du parti socialiste réclamaient la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Malgré un rétropédalage et l'abandon du projet de référendum, il avait dû démissionner, remplacé par un gouvernement de technocrates.
A l'époque, Alexis Tsipras, considérait que le référendum était un "tour de passe-passe du gouvernement pour gagner du temps". "Si notre Premier ministre procède à un référendum et met le peuple devant le dilemme +l'Euro et des mesures (d'austérité) ou le Grexit+ (sortie de la Grèce de l'Europe), alors l'économie va s'effondrer et notre pays va aller à la banqueroute avant que nous allions aux urnes. Ce ne sera pas un référendum mais ce sera un jeu dangereux pour notre pays", déclarait-il alors.