Les Emirats appellent leurs ressortissants à quitter le Liban "le plus tôt possible"
Après le retrait de leurs diplomates, les Emirats arabes unis ont appelé dimanche leurs ressortissants à quitter le Liban, plongé dans une grave crise diplomatique avec plusieurs Etats arabes du Golfe à la suite de propos d'un ministre libanais critiquant la guerre au Yémen.
"A la lumière des événements récents, les citoyens émiratis qui se trouvent au Liban sont appelés à rentrer aux Emirats le plus tôt possible", indique le ministère émirati des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Toutes les mesures nécessaires pour faciliter leur retour ont été prises", poursuit le ministère.
Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée lundi, le ministre de l'Information libanais George Kordahi, qui n'était pas alors encore ministre, a qualifié "d'absurde" l'intervention de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen opposant depuis 2014 pouvoir et rebelles. Il a affirmé que les insurgés se défendaient "face à une agression extérieure".
Réagissant à ces propos, l'Arabie saoudite, poids lourd du Golfe et rival régional de l'Iran, a rappelé vendredi son ambassadeur au Liban, où la scène politique est dominée par le Hezbollah pro-iranien, et demandé le départ de Ryad de l'ambassadeur libanais.
Bahreïn, le Koweït et les Emirats arabes unis ont suivi le pas en "solidarité" avec Ryad. Samedi, les Emirats ont en outre interdit à leurs citoyens de se rendre au Liban.
Intervenue en 2015 au Yémen, la coalition militaire à laquelle participent aussi les Emirats arabes unis et Bahreïn, soutient le pouvoir face aux rebelles appuyés par l'Iran, qui a toujours démenti les accusations selon lesquelles il fournit des armes aux Houthis.
Cette grave crise intervient alors que le gouvernement du Premier ministre libanais Najib Mikati misait sur une potentielle aide financière des riches monarchies du Golfe pour relancer l'économie du pays en plein effondrement.