Qu'est-ce que le "syndrome de la Havane", ce mystérieux mal qui frappe les diplomates américains ?
Plusieurs cas ont récemment été détectés à Genève. Un cas suspect a été répertorié à Paris.
C'est l'un des mystères qui entourent les missions diplomatiques américaines. Après La Havane, Vienne, Hanoï, Berlin, Canton, Moscou, Bogota, Taïwan ou même Washington, le "syndrome de La Havane" aurait été détecté à Genève et à Paris. C'est ce qu'annonce ce jeudi le Wall Street Journal. Au moins trois Américains servant au consulat de Genève auraient été atteints du syndrome. L'un d'eux a été évacué vers les Etats-Unis pour y être soigné. À Paris, un cas suspect a été répertorié.
Cette mystérieuse maladie qui se caractérise par des maux de tête, perte d’équilibre, nausée, problèmes auditifs, troubles de la vision et de l’élocution est apparue pour la première fois dans la capitale cubaine entre 2016 et 2018, d'où le nom attribué à la maladie. Au total, quelque 200 personnes, personnels, responsables et leurs familles, ont présenté ces symptômes depuis 2016.
Plusieurs hypothèses
Depuis, les Etats-Unis tentent en vain de trouver la cause et l’origine de ce mal. Plusieurs hypothèses ont été évoquées : de l'hystérie collective due au stress aux radiations de micro-ondes en passant par de possibles attaques par ondes radio, où les soupçons se portent sur des pays comme la Russie. Plusieurs scientifiques ont néanmoins remis en cause cette seconde hypothèse, jugeant improbable une cause commune pour tous les cas signalés.
En novembre, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a annoncé la nomination de deux diplomates pour suivre cette affaire: Jonathan Moore, chargé de coordonner la réponse du département d’Etat, et Margaret Uyehara, qui devra s’assurer que toute personne signalant des symptômes reçoive une prise en charge médicale appropriée.
"Nous travaillons sans relâche, au sein du gouvernement, pour tirer au clair ce qui s'est passé, savoir qui est responsable et, en même temps, assurer la prise en charge de ceux qui ont été affectés et protéger nos représentants du mieux que nous le pouvons", a déclaré Anthony Blinken ce jeudi sur la chaîne américaine MSNBC.