Pour Uber et Deliveroo, "il y a des choses positives dans l'accord sur l'emploi du gouvernement, mais..."
Les deux plateformes ont réagi avec une certaine prudence à l'issue de l'accord du gouvernement fédéral dans le dossier de l'emploi.
L'un des points attendus de l'accord intervenu dans la nuit de lundi à mardi concernait celles qu'on appelle les plateformes numériques, telles que le géant de la mobilité Uber ou celui de la livraison à domicile Deliveroo. L'accord en question n'exclut pas le statut d'indépendant pour les travailleurs de ces plateformes, même s'il prévoit aussi une réglementation plus stricte pour les employés de cette "nouvelle économie". "Il y a des choses positives dans cet accord, souligne Rodolphe Van Nuffel, le porte-parole de Deliveroo. "Il y a quelques semaines, il y avait un projet sur la table pour que le salariat soit imposé pour les travailleurs de cette plateforme. On est soulagé de constater que le gouvernement confirme que des plateformes peuvent travailler avec des indépendants".
“Les coursiers veulent de la flexibilité”
Du côté de Deliveroo, on se pose toutefois des questions sur le "timing" de cet accord. "La Commission a proposé un projet de directive à la mi-décembre, qui doit encore passer par le Parlmeent et le Conseil européen, poursuit M. Van Nuffel. Certains Etats comme la France se posent des questions : est-ce que c'est réellement la direction qu'il faut suivre ?"
Autre réserve de la plateforme de livraison : l'accord de la Vivaldi irait à l'encontre du jugement du 8 décembre dernier"qui indiquait de manière assez claire que les coursiers Deliveroo étaient des indépendants". "Pourquoi fallait-il absolument légiférer, s'étonne le porte-parole ? "Je n'ai pas non plus l'impression que le gouvernement a tenu compte de la consultation populaire lancée depuis octobre. Or on constate que la grande majorité des coursiers veut travailler de manière flexible et indépendante".
Deliveroo accueille toutefois positivement le fait qu'une assurance accident soit désormais obligatoire pour les travailleurs des plateformes, à charge de ces dernières. "Nous avons été l'un des premiers à offrir cette assurance à tous nos coursiers, et ce dès qu'ils se mettent en ligne. Mais l'exécutif a aussi bien précisé que le fait d'utiliser une assurance ne peut pas être retenu contre la plateforme au moment d'une éventuelle requalification du statut d'un travailleur, cela ne peut pas être considéré comme un indice d'une relation de subordination".
Uber se montre prudent
Moins loquace, un porte-parole d'Uber déclare que l'entreprise va désormais "examiner les plans du gouvernement et les effets sur les possibilités de revenus de milliers de travailleurs indépendants qui comptent sur notre application". "Nous soutenons les efforts visant à améliorer les conditions de travail et nous collaborons avec le gouvernement pour trouver des solutions permettant de mieux protéger les travailleurs sans compromettre leur flexibilité", explique le géant américain. Et de pointer une récente enquête qui montrerait que 86 % des chauffeurs Uber affirment vouloir rester indépendants. "Seuls 7% préféreraient être employés, les autres sont neutres ou ne savent pas encore", peut-on lire dans l'enquête.