Louis Vuitton inaugure deux ateliers à plusieurs dizaines de millions d'euros, sur fond de tensions sociales
La semaine précédente, trois ateliers ont été le théâtre d'un débrayage de la part de salariés à l'appel de la CFDT et de la CGT, syndicats minoritaires, pour demander de meilleurs salaires et protester contre la réorganisation un temps de travail.
Renforçant sa présence en France, Louis Vuitton, marque star du groupe LVMH, a inauguré officiellement et en grande pompe mardi deux nouveaux ateliers, situés dans le Loir-et-Cher, et dédiés notamment aux peaux exotiques. LVMH qui, en 2021 a réalisé 64,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ne communique pas sur les ventes de ses marques mais, selon une note de HSBC, Louis Vuitton a atteint les 17 milliards d'euros de ventes.
"Ces anciens métiers du cuir qui ont contribué à la prospérité de Vendôme avant de disparaître, nous avons, avec Louis Vuitton, l'ambition de les faire renaître", a souligné auprès de la presse Bernard Arnault, CEO de LVMH.
Ce dernier est venu inaugurer officiellement, avec le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, deux ateliers situés à quelques kilomètres de distance, l'un à Azé et l'autre à Vendôme, portant à 18 le nombre d'ateliers Louis Vuitton en France.
"L'atelier de l'Oratoire", à Azé, bâtiment neuf avec de grandes baies vitrées derrière lesquelles s'alignent les machines à coudre, a ouvert en septembre et accueille un peu plus d'une centaine de salariés. "L'atelier de l'Abbaye", à Vendôme, installé dans une abbaye classée et restaurée pour un budget compris "entre 15 et 20 millions" d'euros, selon LVMH, se veut la référence des ateliers Louis Vuitton dans la fabrication de cuirs précieux comme l'alligator.
"LVMH doit être pour l'industrie française un modèle", en matière de "création de valeur, de création d'emplois", et d'exportation, a pour sa part estimé Bruno Le Maire, vantant les excédents commerciaux du groupe, ses 35.000 emplois en France ou encore "la success story exceptionnelle" de Louis Vuitton.
Débrayage
Un modèle qui n'a pas plu à la petite trentaine de manifestants qui ont protesté mardi devant les grilles de l'abbaye sous les drapeaux de la CGT locale, venue "soutenir le mouvement des entreprises Louis Vuitton".
La semaine précédente, trois ateliers ont été le théâtre d'un débrayage de la part de salariés à l'appel de la CFDT et de la CGT, syndicats minoritaires, pour demander de meilleurs salaires et protester contre la réorganisation un temps de travail.
Au total, 5 % des salariés de ces trois ateliers ont participé au débrayage. Les accords salariaux, signés depuis par le syndicat majoritaire CFTC, ont accordé une augmentation d'environ 7% des salaires, soit environ 150 euros, selon une source interne.
Deux autres ateliers Louis Vuitton sont annoncés pour 2022 dans la Drôme et le Maine-et-Loire.