"J'ai peur pour le monde": ces étudiants belges angoissés par la guerre en Ukraine
Une cinquantaine d'étudiants ont répondu à un sondage afin de partager ce qu'ils ressentaient par rapport à la guerre en Ukraine.
Une contribution de Cendric Everarts, membre de l'Etincelle, un kot-à-projet néo-louvaniste centré sur le journalisme dont La Libre Etudiant est partenaire.
Les enjeux européens et internationaux de la guerre en Ukraine font que l’actualité de ces derniers jours est largement dominée par le désastre. Cette guerre nous touche particulièrement par sa proximité au cœur de l’Europe. Une forte médiatisation du drame est donc cohérente mais conduit par la même occasion à un climat anxiogène. Ce climat dont nous nous pensions exempts avec la sortie annoncée de la crise Covid s’immisce donc à nouveau dans nos vies. Mais qu'en pensent les étudiants? Quid de leur santé mentale? Comment réagissent-ils?
Evidemment, il serait injuste de mettre la santé mentale des jeunes Belges vis-à-vis de ce conflit sur un pied d’égalité avec l’atrocité de la guerre. Néanmoins, les souffrances infligées aux peuples ukrainiens et russes sont si atterrantes qu’elles font trembler certains étudiants belges.
1 sondé sur 2 se sent moins en sécurité depuis le début de la guerre
Nous avons demandé aux jeunes ce qu'ils en pensaient via un sondage. 50 nous ont répondu. Il en ressort que la moitié d’entre eux se sent moins en sécurité depuis le début de la guerre en Ukraine. La tristesse, la peur et l’angoisse sont les sentiments qui les dominent. « J'ai peur pour le monde, ça m’angoisse de ne pas savoir où cela va mener… », nous confie un étudiant. Comme lui, beaucoup d’autres évoquent le problème de l’incertitude de l’avenir. Le caractère abscons du conflit n’arrange rien non plus. « Je me sens impuissant quand je vois les histoires qui circulent, il y en a tellement que cela devient paralysant », témoigne un autre étudiant.
Toujours selon le sondage, seulement un tiers de ces étudiants est contre une surmédiatisation de l’événement. Une majorité trouve donc très importante l’exposition in extenso de la guerre. En outre et de manière spontanée, une poignée d’étudiants appellent à une mise en lumière des autres guerres actuelles. « Je suis pour une surmédiatisation si et seulement si c'est le cas pour d'autres guerres également. On oublie souvent ne serait-ce que de mentionner d'autres conflits en cours sur terre ». Le génocide des Ouïghours, la guerre civile du Kazakhstan, la guerre du Mali, la guerre du Tigré, la guerre en Syrie… De nombreux conflits ont lieu dans le monde en ce moment et leur médiatisation en Belgique est moindre que celle de la guerre en Ukraine.
Gare aux fake news
Il est intéressant de remarquer que la moitié du groupe d'étudiants sondés affirme prendre les réseaux sociaux comme source première d'information et que près de 75% d'entre eux considère cette même source comme la moins pertinente. Bien qu'ils communiquent des informations variées et exposent une large étendue de sources, nous le savons, les réseaux sociaux sont enclins à propager des fake news. Lors de l'avancée de la guerre en Ukraine, il est donc capital de rester critique et de vérifier la source des informations qu'ils fournissent.
La génération étudiante fait face à un immense défi, celui de l’information. Les jeunes devront donc essayer de distinguer le fait pertinent du faux et de l’inutile dans les nombreux articles sur le sujet, et ce tout en restant nuancés dans leur rapport à l’actualité.