L'avant-première du film "Rien à foutre" à Bruxelles troublée par des accusations d'agressions sexuelles
Plusieurs spectatrices ont pris la parole durant la séance de questions-réponses.
Ce mercredi, "Rien à foutre", le premier long métrage de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, sortait dans les salles. L'avant-première dans notre pays avait lieu au cinéma Palace à Bruxelles, en présence des deux réalisateurs français et de deux acteurs: Adèle Exarchopoulos et Arthur Egloff. Une traditionnelle séance de questions-réponses a suivi la projection. C'est ce moment qu'ont choisi plusieurs spectatrices pour dénoncer des agressions sexuelles dont elles auraient été victimes de la part d'Arthur Egloff, indiquent nos confrères de BX1 et de Moustique.
Une première spectatrice a commencé par demander si les acteurs étaient alcoolisés sur le tournage, faisant référence à un scène où Cassandre (Adèle Exarchopoulos) et Arthur (Arthur Egloff) terminent une soirée arrosée dans un canapé. L'acteur a confirmé avoir consommé quelques mignonettes d'alcool pour cette prise. Une autre femme a alors rebondi en demandant si c'était cet état d'ébriété qui expliquait l'insistance du personnage envers sa collègue (il pose notamment une main sur sa cuisse, qu'elle lui demande de retirer). "Je voulais savoir à quelle point cette scène était scénarisée ou improvisée puisqu'Arthur a agressé sexuellement plusieurs de mes amies", a d'emblée lâché l'interlocutrice, selon Moustique.
L'acteur français et la réalisatrice ont répondu à la première partie de la question et ont insisté sur l'importance à leurs yeux du consentement, mais cela n'a pas empêché d'autres spectatrices de formuler également des accusations d'agressions sexuelles envers l'acteur français. L'une d'elle s'est ainsi présentée comme "une victime d'Arthur Egloff" et a souligné "à quel point il était difficile d'assister à une telle scène dans le film".
L'équipe du film a laissé s'exprimer ces personnes tout en demandant à ce que la salle ne devienne pas un tribunal. Les réalisateurs et producteurs n'ont fait aucun commentaire sur les accusations "relevant de la sphère privée et pas du film", tout en assurant que tous les acteurs étaient consentants lors du tournage. Quelques dizaines de personnes ont fini par quitter la salle, toujours selon nos confrères.
La production "pas au courant"
Le producteur, Benoit Roland, a affirmé le lendemain à Moustique qu'il n'était pas au courant de ces accusations tout en rappelant que "les histoires mises en avant par ces femmes font partie de la sphère privée, elles n'ont pas de lien avec le film". Il a cependant expliqué que des discussions avaient eu lieu en interne :"Nous avons rapporté en interne ce qui s'est passé, afin de s'assurer que l'importance de ces prises de parole soit comprise."
Le principal concerné a quant à lui indiqué à BX1 :"J'ai entendu et écouté les mots et les prises de paroles exprimés à mon encontre ce lundi soir. Et je prends la pleine mesure de leur poids et de leur gravité."