Affaire Fillon : la Cour de cassation confirme sa culpabilité mais ordonne un nouveau procès
Nouveau chapitre dans l’affaire Fillon. La Cour de cassation a définitivement confirmé, ce mercredi 24 avril, la culpabilité de François Fillon dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, mais la haute juridiction a ordonné un nouveau procès concernant les peines prononcées à son encontre et les dommages et intérêts.
Une nouvelle audience se tiendra donc dans les prochains mois devant la cour d’appel de Paris pour réexaminer les sanctions infligées à l’ancien Premier ministre, 70 ans, condamné en appel le 9 mai 2022 à quatre ans d’emprisonnement, dont un an ferme, 375 000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité.
La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des dossiers, a par ailleurs estimé que la cour d’appel devait se prononcer à nouveau sur le montant de 126 167 euros accordé à l’Assemblée nationale en dommages-intérêts pour le contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon auprès de son mari en 2012-2013.
Peines maintenues pour Penelope Fillon et Marc Joulaud
En revanche, la condamnation de Penelope Fillon, 68 ans (deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende) et celle de Marc Joulaud, 56 ans (trois ans de prison avec sursis) sont confirmées par la Cour de cassation.
"Notre réaction ne peut qu’être la déception" même si "à la marge l’arrêt porte tout de même une victoire", ont réagi les avocats au conseil Mes Patrice Spinosi et François-Henri Briard. L’annulation des peines est "la démonstration que leur sévérité et en particulier la peine d’emprisonnement ferme n’a jamais été justifiée", quand "le montant des sommes dues a également été jugé excessif". "En l’état, François Fillon continuera à se défendre devant ses nouveaux juges", ont-ils conclu. Le camp Fillon espérait qu’un nouveau procès soit ordonné concernant l’intégralité du dossier, en s’appuyant en particulier sur une décision du Conseil constitutionnel du 28 septembre 2023. Un argument écarté mercredi par la Cour de cassation.
L’affaire du "Penelopegate" avait éclaté avec les révélations du Canard enchaîné en janvier 2017, alors que François Fillon était candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. En première instance, il a été condamné le 29 juin 2020 à cinq ans de prison dont deux ans ferme, avec la même amende et inéligibilité.