Airbus : le groupe Saudia va passer une commande "historique"
C’est l’accord le plus important jamais conclu par le groupe aérien Saudia, vieux de 80 ans, qui possède la compagnie nationale saoudienne du même nom. Pas moins de 105 appareils figurent sur la commande qui vient d’être adressée au constructeur français Airbus. Un accord "historique", a salué Saudia, qui marque un moment important non seulement pour l’industrie aéronautique saoudienne, mais aussi pour l’ensemble de la région MENA" (Moyen-Orient Afrique du Nord), a ajouté le groupe dans un communiqué.
La commande aurait pu être plus conséquente
La commande est en réalité répartie en deux compagnies détenues par le même groupe : la compagnie Saudia va acheter 54 avions A321neo, tandis que la compagnie à bas prix flyadeal va acquérir 12 A320 Neo et 39 A321neo, ajoute le communiqué. Si la facture sera conséquente pour la riche monarchie du golfe, elle est justifiée par le nouveau projet, annoncé il y a peu par les autorités saoudiennes, de construire un nouvel aéroport dans la capitale Ryad, capable d’accueillir 120 millions de passagers par an. Il y a un peu plus d’un an, la nouvelle compagnie Riyadh Air avait déjà commandé au constructeur français 72 appareils.
La commande aurait été plus importante mais l’avionneur européen n’a pas été en mesure de fournir des créneaux de livraison supplémentaires avant 2032, a précisé la compagnie aérienne. "Nous avons besoin de plus de 180 avions mais il n’y a pas de créneaux", a déclaré Abdullah Alshahrani, porte-parole de Saudia, à Bloomberg. Saudia devrait commencer à recevoir les monocouloirs à partir de 2026 et les livraisons se poursuivront jusqu’en 2032, dont environ la moitié sera confiée à sa filiale low cost Flyadeal. Le vice-président du groupe chargé de la gestion de la flotte, Saleh Eid, a néanmoins refusé de divulguer la valeur de l’accord.
L’aérien, pilier des réformes en Arabie saoudite
Cette commande de taille s'intègre en réalité dans un plan plus large : le prince héritier Mohammed ben Salmane considère le secteur aérien comme un pilier de son ambitieux programme de réformes Vision 2030, visant à transformer le royaume en un hub commercial et touristique et à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers. Saudia détient pour l’instant une flotte de 144 appareils, tandis que Flyadeal en possède 32.
L’un des objectifs de ce programme est de tripler le trafic annuel pour atteindre 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie. Vision 2030 a "motivé notre décision de conclure cet accord important, qui créera des emplois et contribuera à l’économie nationale", affirme ainsi le directeur général du groupe Saudi. L’année dernière déjà, Saudia a annoncé l’achat de 39 avions Dreamliner auprès de Boeing, tandis que Riyadh Air a également annoncé l’acquisition de 39 Boeing Dreamliners, assorti d’options pour 33 appareils supplémentaires. Cette nouvelle compagnie aérienne devrait être lancée effectivement l’an prochain.
Et ce n’est pas tout : l’Arabie saoudite prévoit également de lancer Neom Airlines, qui sera basée dans la ville éponyme en développement. Le pays cherche à rattraper son retard dans le secteur aérien par rapport à deux de ses voisins, les Emirats arabes unis et le Qatar. Dubaï, la ville de la plus connue des Emirats, abrite l’aéroport le plus fréquenté au monde en termes de passagers internationaux, hub de la compagnie Emirates, la plus grande du Moyen-Orient. Autre plaque tournante aérienne du Golfe, le Qatar poursuit l’expansion de l’aéroport Hamad et l’ouverture de nouvelles liaisons opérées par Qatar Airways.