Alain Juppé dénonce la vision "extrêmement traditionaliste" de François Fillon sur la société
PRIMAIRE DE LA DROITE - Alain Juppé a dénoncé ce lundi 21 novembre devant ses soutiens parisiens la vision "extrêmement traditionaliste" de son adversaire à la primaire de la droite, François Fillon, se disant "plus proche de la parole de Pape François" que de la "Manif pour tous".
Le maire de Bordeaux, nettement distancé au premier tour par François Fillon, a évoqué devant ses soutiens parisiens réunis à son QG "la vision extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire un petit peu rétrograde sur le rôle des femmes, sur la famille, sur le mariage (...)" de son adversaire.
Il a opposé "sa plus grande ouverture d'esprit" sur le sujet. "Je dis à mes co-religionnaires catholiques que moi, je suis plus proche de la parole du Pape François que de la Manif pour tous!".
Il a en outre dénoncé un projet d'une "très grand brutalité en matière économique". "Je ne suis pas sûr que tous ceux qui ont voté François Fillon aient une connaissance exhaustive de son programme", a-t-il ajouté.
Il a salué devant ses comités AJ "la bonne fin de campagne" de François Fillon. "Le résultat nous a surpris, on ne pensait pas qu'il serait d'une telle ampleur", a-t-il dit.
"Jeudi, ce sera le débat, c'est là que tout peut se jouer, j'en ai bien conscience, que cela peut changer l'orientation générale du vote du deuxième tour", a expliqué le maire de Bordeaux.
"J'ai toujours assumé mes responsabilités"
Sur sa propre campagne, il a expliqué qu'il avait "concentré en tant que favori tous les tirs d'Exocet, y compris les plus dégueulasses", notamment "une campagne ignominieuse sur les réseaux sociaux" qui a fait "du mal" avec des accusations de "salafisme" et "d'antisémitisme".
Dans un entretien au Figaro, le maire de Bordeaux a réfuté avoir envisagé de jeter l'éponge à l'annonce des résultats dimanche soir. "Non, je n'ai pas hésité, n'en déplaise à certains qui ont pu imaginer un tel scénario et en faire courir le bruit. J'ai toujours assumé mes responsabilités. Toujours. Ma famille politique le sait bien", a-t-il dit au Figaro.
"Pas une seconde" d'hésitation, a-t-il réaffirmé sur France 2.
"L'une des premières préoccupations des électeurs dans cette primaire est de choisir celui qui sera certain d'être au second tour puis de battre le Front national", a-t-il aussi affirmé au quotidien.
"Qui est le plus à même de battre Marine Le Pen l'année prochaine? Qui est en mesure de rassembler pour faire échec à sa candidature? Je suis le seul à pouvoir rassembler, demain, la droite et les centres pour permettre l'alternance en 2017", a-t-il affirmé.
Fillon "ne craint pas de retournement" au second tour
François Fillon, arrivé en tête au premier tour de la primaire de la droite avec 44,1% des voix, a affirmé lundi soir qu'il "ne craint pas le retournement" de l'électorat au second tour dimanche.
"Je crois que les Français qui ont choisi, alors que tout le système politico-médiatique leur indiquait que je n'avais aucune chance avec mon programme, qu'on leur disait que ce programme est difficile", pour qu'ils "aient choisi à un pourcentage aussi élevé de me soutenir, c'est qu'ils ont adhéré à ce projet", a-t-il déclaré à TF1.
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