"Gardez vos Corans loin de nos chevelures"
Une chronique "J'assume!" de Nadia Geerts, essayiste, auteure notamment de "Neutralité ou laïcité? La Belgique hésite" (Luc Pire), et blogueuse.
Le 28 septembre dernier, c’était la journée internationale pour le droit à l’avortement. Un droit dont on sait à quel point il reste un acquis fragile dans certains pays, et une vue de l’esprit dans bien d’autres. Parmi les slogans les plus connus en faveur de ce droit, il y a notamment "Mon corps m’appartient", ou "Mon corps, mon choix", ou, plus provoquant, "Gardez vos rosaires loin de nos ovaires".
Car le droit de disposer de son corps semble une évidence aujourd’hui, à tout le moins en Belgique et parmi les esprits un tant soit peu progressistes. Et on sait combien l’emprise du religieux a pu peser par le passé, et pèse encore parfois, sur ce droit fondamental.
Pendant ce temps, en Iran, suite à la mort de Mahda Amini, les femmes se révoltent par milliers. Elles descendent dans la rue, elles coupent leurs cheveux, elles brûlent leurs voiles, elles dansent, elles chantent. Mais parce qu’elles prétendent disposer librement de leur corps, elles se font arrêter par la police des mœurs, elles risquent leur vie, et certaines meurent en effet d’avoir voulu vivre libres, sans voile.
Mais en Europe, certains s’obstinent à voir dans le port du voile une liberté, voire même accusent les défenseurs de l’impartialité de l’État et ceux qui s’inquiètent de la symbolique sexiste du voile de ne pas valoir mieux, au fond, que les mollah iraniens. "Ne me libère pas, ...