Affaire des soldats allemands fusillés à Meymac : le Lidar ne permet pas de retrouver la fosse
Dans le dossier des soldats allemands fusillés à Meymac (Corrèze) en 1944, des recherches menées au Lidar ont donné leurs résultats. Ceux-ci ne sont pas à la hauteur des espérances.
Après le géoradar, en août dernier, c’est cette fois-ci la technologie du Lidar, qui a montré ses limites pour sonder le sol et l’histoire du bois d’Encaux, à Meymac, en Corrèze, où 46 soldats et une femme ont été tués en juin 1944, et où environ 35 d’entre eux sont toujours sous terre, quelque part. Ce mardi 26 mars, à la préfecture de Tulle, les résultats de cette nouvelle campagne avec cet outil de pointe, qui met en exergue les anomalies topographiques en surface, ont été présentés. « Nous n’avons pas fait de percées extraordinaires en matière de découverte », a prévenu le préfet Etienne Desplanques.
22 hectares de bois sondésLa fosse dans laquelle reposent les corps des fusillés n’est effectivement pas apparue sur les images du Lidar, qui a survolé les 22 hectares de bois. La cartographie en 3D, présentée par le lycée forestier de Meymac, montre un sol qui porte les stigmates d’une exploitation forestière intense. En d’autres termes, sur une bonne partie de la zone survolée, il est fort probable que les coups de pelle de 1944, et ceux de 1968-69 (date de la première exhumation qui avait permis d’extraire 11 des 47 corps), ne soient plus visibles. Les plantations, les coupes rases, l’arrachage de souches d’arbres et le passage d’engins ont fait leur œuvre pendant plusieurs décennies.
Un mince espoir demeureUn mince espoir demeure en revanche sur une partie qui n’a pas pu être sondée avec précision, en raison de l’épaisse couverture végétale du sous-bois. Autre point positif, le Lidar a permis de retrouver des chemins qui ont pu être empruntés par les maquisards en 1944. « Les soldats allemands ont été tués à droite d’un chemin », disait Edmond Réveil, le résistant qui par son témoignage a permis de relancer les fouilles. Mais lequel ?
Des recherches sur du long termeLa partie qui n’a pas pu être sondée avec précision par le Lidar, se situe justement sur la droite d’un de ces chemins. Assez pour relancer les recherches ? « On n’est pas sur du court terme maintenant. On sait que cela s’est passé à Encaux, près d’un chemin. Que la première fosse est à environ 50 mètres de la seconde. Mais on n’a pas assez d’éléments pour relancer une campagne de fouilles », précise le préfet.
Cet élément déclencheur nécessaire à la relance des fouilles, les autorités espèrent le trouver dans les archives. Les archives de la gendarmerie n’ont pas encore été totalement épluchées. Les archives diplomatiques devraient être consultées. Dans les rayons d’archives, comme dans le bois d’Encaux, les zones de recherches commencent à se faire de plus en plus rares.
Pierre Vignaud