1, 2, 3… On taxe ?

Taxer les riches pour venir à bout de tous nos maux, c’est presque trop beau. Comment ne pas être séduit ? Surtout dans un pays épris d’égalité jusque dans son ADN. Avec ça, les planètes s’alignent à merveille : des riches – catégorie milliardaires plutôt – se disent même consentants pour qu’on leur fasse les poches. « Taxez-nous », supplient-ils. Qu’est-ce qu’on attend alors pour passer aux travaux pratiques ? Peut-être tout simplement que les choses ne sont aussi simples qu’un slogan… Et que dans toute quête vertueuse, il ne faut jamais enjamber les moyens, histoire de ne pas envoyer de mauvais signaux, pires que le remède. Il est également inutile de surjouer une lutte des classes qui ne mettra jamais tout le monde d’accord, le riche étant toujours celui qui gagne plus que soi-même. Mais on sait le poids des symboles, qui plus est dans une société sous pression qui cherche de l’air, aussi le président de la République gagnerait à envoyer un message de justice, ne serait-ce qu’en taxant de 2 % les superprofits. Il ne faut pas réfléchir longtemps pour comprendre que le sentiment d’injustice dévore les fondations démocratiques .

l’éditorial

Florence Chédotal